Aller de Bordeaux à Mont de Marsan en passant par Landiras, Budos, Illiats, Origne, ou Hostens, a toujours été un plaisir, surtout en été. Traverser les forêts de pins, s’arrêter au bord d’un chemin juste pour écouter le silence entrecoupé du cri des grillons et des chants des oiseaux, sentir le poids de la chaleur qui plombe la lande, se laisser bercer par le bruit du vent qui balaye les cimes des grands pins, voilà un plaisir que ceux qui passent par là par hasard ne peuvent sans doute pas comprendre !
Mais aujourd’hui, c’est un sentiment de malaise, de désolation et de grande tristesse qui me saisit en traversant à nouveau ces forêts.
Lorsqu’on lit dans le journal ou qu’on entend aux infos le nombre d’hectares détruits par les incendies de cet été 2022 en Gironde, on n’imagine et surtout on ne visualise pas l’étendue des dégâts. Dans la réalité, ce sont des kilomètres et des kilomètres d’arbres, jeunes pousses ou adultes, qui sont détruits.
Prendre des photos de cette catastrophe me semblait presque indécent ! Pourtant, si au moment de jeter un mégot par la vitre de la voiture, ces images peuvent arrêter le geste et donner à réfléchir sur la fragilité du travail de l’homme, tant mieux !
Cependant, ce qui est extraordinaire, miraculeux, et redonne foi en la nature, c’est la verdure au pied des squelettes d’arbres : la bruyère et les fougères recouvrent déjà le sable noir d’un vert éclatant ! la nature est bien plus forte que l’homme.
Les propriétaires des forêts sauvent ce qui peut l’être encore. Et au fur et à mesure des années, ils replanteront… Mais dans combien de temps cette forêt retrouvera-t-elle son beau visage, sa sérénité et le monde animal qui la peuplait et qui contribuait à son équilibre ?
